BRUXELLES – L’exercice de politique-fiction auquel s’est livrée mercredi la télévision belge RTBF en annonçant l’indépendance de la Flandre a électrisé le débat sur l’avenir de la Belgique, à six mois d’une probable renégociation des pouvoirs entre néerlandophones et francophones.
Peu après 20H00 (19H00 GMT), la chaîne publique a interrompu ses programmes pour diffuser une « émission spéciale » revêtant tous les aspects des « breaking news » à l’américaine.
Les téléspectateurs ont vu les journalistes vedettes de la RTBF leur annoncer que la Flandre avait proclamé son indépendance, que le roi avait fui le pays, bref, que la Belgique « n’existait plus »…
La plupart des spectateurs n’ont semble-t-il pas remarqué le bandeau annonçant brièvement, juste avant l’émission, que « ceci n’est peut-être pas une fiction », ni que les autres chaînes belges continuaient à diffuser leurs programmes habituels. Les standards de la RTBF, des autres médias et même des services de secours ont été assaillis de coups de téléphone de téléspectateurs inquiets.
« J’ai 39 ans, je ne suis pas particulièrement sensible, mais j’ai pleuré… C’est ridicule de se faire peur… », témoignait jeudi une lectrice du journal La Libre Belgique.
Après coup, les responsables de la RTBF, qui ont présenté leurs excuses aux téléspectateurs ayant été choqués, ont expliqué qu’ils avaient voulu mettre sur la place publique le débat sur l’avenir du pays, un sujet qui agite de plus en plus le monde politique, mais ne passionne habituellement pas le grand public.
Ces arguments n’ont cependant pas convaincu les responsables du nord et du sud du pays, qui ont descendu en flammes la télévision publique.
Source : AFP