BERLIN – Des billets en euros qui se désagrègent: les Allemands ont découvert jeudi ce qui ressemble à un polar du meilleur cru, alors qu’aucune explication n’est encore donnée au phénomène et que certains y voient une malveillance contre la devise européenne.
« C’est un cas unique dans l’Histoire », a commenté une porte-parole de la Bundesbank, la banque centrale allemande, en confirmant ce que le quotidien populaire Bild a révélé jeudi, sous le titre « Alerte à l’acide sur notre argent! ».
Quelque 1.500 billets, de 5 à 100 euros, se sont mystérieusement désintégrés depuis juin, principalement dans le nord et l’est de l’Allemagne. « Selon des témoins, les billets se désintègrent quand on les touche au moment où on les retire du distributeur », a souligné la porte-parole de la Bundesbank.
Le premier cas a été enregistré le 21 juin à Berlin où un billet de 20 euros décomposé a été rapporté à la banque publique régionale. Le 14 juillet un billet de 5 euros lui aussi désagrégé est rapporté à la Dresdner Bank de Potsdam (est), près de Berlin. La police songe alors à des actes isolés.
Mais rapidement le phénomène se multiplie. Selon Bild, des billets, principalement de 50 euros, se décomposent dans 15 autres villes du pays durant l’été.
Or des tests effectuées sur les mystérieuses coupures révèlent la présence, non moins mystérieuse, d’acide sulfurique sur ces billets.
Hasard ou acte criminel? En Allemagne, personne n’est en mesure à l’heure actuelle de répondre à cette question. Elle risque pourtant de préoccuper plus d’un ménage dans un pays où l’on paie principalement ses achats en liquide et où le recours aux cartes de crédit est encore relativement limité.
Seule certitude à l’heure actuelle: une réaction chimique s’opère quand les billets porteurs de sulfate se retrouvent au contact de l’humidité, notamment celle liée à la sueur des mains. Le sulfate se transforme en cet acide anciennement appelé vitriol et le papier commence inexorablement à se désintégrer.
Les enquêteurs excluent, selon Bild, que ces destructions soient dues à une erreur lors de l’impression des billets. Ils craignent en revanche, selon le journal, que les auteurs cherchent à prouver qu’on peut détruire l’euro, monnaie adoptée par 12 des 25 membres de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2002.
Source : AFP