TROUVILLE – Des journalistes de France 2 ont été pris pour des braqueurs et menottés jeudi matin, après avoir voulu reconstituer une scène de braquage devant le casino de Trouville (Calvados), a-t-on appris vendredi auprès du parquet.
Interrogée par l’AFP, la direction de France 2 a déclaré qu’elle réagirait plus tard dans la journée.
Le procureur de la République de Lisieux, Bruno Dieudonné, a dénoncé un « manque de rigueur et de professionnalisme » des journalistes, qui n’avaient pas prévenu les autorités du tournage.
« On ne se balade pas avec une arme à la main, qui, même factice et à 40 euros, peut être prise pour une vraie », a-t-il déclaré à l’AFP, au sujet de cette reconstitution qui se voulait très réaliste.
Jeudi peu après 10H30, un couple de bijoutiers à la retraite a alerté la police après avoir vu, à une centaine de mètres du casino, un homme armé –le preneur de son de l’équipe de France 2– faire les cent pas près d’une voiture mal garée avant d’en prendre précipitamment le volant et de partir.
« La femme, qui a déjà été victime avec son mari de cinq braquages lorsqu’ils étaient bijoutiers en région parisienne, dit avoir vu l’homme pointer son arme vers elle et s’être alors jetée à plat ventre » par terre, a indiqué le magistrat.
Le mari a relevé le numéro de la plaque d’immatriculation et alerté la police. Quelques dizaines de minutes plus tard, quatre véhicules ont bloqué celui des journalistes à Houlgate. Les faux braqueurs, menottés, ont été placés en garde à vue avant d’être relâchés après vérifications de leurs identités.
L’équipe de France 2, un journaliste titulaire de 33 ans, une pigiste de 25 ans et preneur de son de 22 à 23 ans, préparait pour l’émission « Complément d’enquête » un reportage sur la délinquance des personnes âgées.
Ils y évoquent l’homme de 75 ans qui a braqué le casino de Trouville le 25 août. Le vieil homme, dépressif et malade, était décédé après un tir des forces de l’ordre sur lesquelles il avait lui même tiré à plusieurs reprises.
Confrontée au couple, l’équipe de France 2 lui a présenté ses excuses.
La bijoutière « a été très choquée, même si elle était déjà peut-être un peu traumatisée avant », a souligné M. Dieudonné, en précisant que pour l’heure, les journalistes ne faisaient pas l’objet de poursuites.
Source : AFP