BONN, l’ancienne capitale de la RFA, a mis en service un parcmètre pour prostituées et en escompte des centaines de milliers d’euros par an, une première en Allemagne où la prostitution est légale, a indiqué un porte-parole de la ville mercredi.
L’appareil, qui ressemble à celui utilisé habituellement par les automobilistes pour payer leur stationnement, a été inauguré durant le week-end dans une zone industrielle proche du centre-ville où les prostituées ont coutume de solliciter des clients.
Les prostituées doivent payer six euros par nuit de travail, indépendamment du nombre de clients. Le ticket est valable de 20 heures à 6 heures du matin. En cas de fraude elles reçoivent un avertissement, puis sont passible d’une amende.
« Nous nous attendons à récupérer 200.000 euros par an avec ce parcmètre », a expliqué Isabelle Klotz à l’AFP.
Lundi lors du relevé, 264 euros avaient déjà été versés dans l’appareil.
La ville estime à environ 200 le nombre de femmes travaillant occasionnellement dans les rues de l’ex capitale de l’Allemagne de l’Ouest avec en moyenne une vingtaine « régulières ».
Des prospectus traduits dans plusieurs langues ont été remis aux femmes afin de les informer de la nouvelle règle.
« D’autres villes taxent déjà les prostituées, mais nous somme les premiers à avoir un parcmètre », a souligné la porte-parole.
« Les femmes qui travaillent dans des maisons closes paient aussi cette taxe. Mais il était difficile jusqu’à présent de faire payer les femmes de la rue. Grâce à cette nouvelle méthode, nous pourrons les taxer de manière équitable », a-elle ajouté.
Juanita Rosina Henning, de l’association Dona Carmen qui défend les droits des prostituées, s’est montrée très critique. « Nous appelons la ville à démonter immédiatement l’appareil », a-t-elle déclaré, « cet appareil est très problématique (…) Il n’améliore en aucun cas la situation des femmes ».
Selon elle il s’agit d’un « traitement spécial » imposé aux prostitués, aucun autre métier n’étant visé par ce type de mesure.
Elle a dénoncé une initiative qui « n’a rien à voir avec de l’égalité fiscale ». « Les femmes (prostituées) doivent déjà déclarer leur revenus en Allemagne », a-t-elle rappelé.
Source : AFP