BOURG-DE-PEAGE – Un homme d’une quarantaine d’années, soupçonné d’avoir envoyé à Rachida Dati une dizaine de mails graveleux à la suite d’un lapsus de l’ancienne garde des Sceaux, a été placé 48 heures en garde à vue dans la Drôme, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat.
« C’est une procédure disproportionnée », s’indigne Me Ivan Flaud. « Aurait-on mobilisé trois policiers pour des mails adressés à un voisin? »
Domicilié à Bourg-de-Péage (Drôme), cet homme a laissé en l’espace de dix jours plusieurs mails sur la messagerie de la députée européenne lui demandant une « inflation », en référence au lapsus de l’ancienne ministre qui le 28 septembre dernier sur le plateau de Canal+ avait parlé de « fellation » à la place « d’inflation ».
« Ce n’est pas malin, mais ce n’est ni dangereux, ni menaçant », ajoute Me Ivan Flaud. Selon lui, son client est un homme sans antécédents judiciaires et sans emploi qui « s’ennuyait ». « Il sait qu’il a fait une connerie et le regrette ».
Saisis à la suite d’une plainte du directeur de cabinet de Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement à Paris, des enquêteurs de la police judiciaire de Valence ont interpellé le mauvais plaisantin à son domicile, puis perquisitionné son logement et saisi son ordinateur.
À l’issue de 48 heures de garde à vue, il a été convoqué le 3 décembre devant le tribunal correctionnel de Valence devant lequel il devrait être jugé pour « outrages ». Il encourt une peine de six mois de prison ferme et 75.000 euros d’amende. En attendant, le quadragénaire a été placé sous contrôle judiciaire.
Source : AP